dimanche 30 mai 2010

Le chant de l'aube



Les encres de l'aube
Techniques mixtes sur négatif photo d'imprimerie
1999

samedi 29 mai 2010

La mémoire des oiseaux


La mémoire des oiseaux
image numérique
2010

en guise de coeur
saisir un regard d'hirondelle
dans l'aube d'un silence

tisser la rivière

pour dire la couleur de l'eau
dans les nuits de ta bouche

se souvenir de la peau rose crème
des pêcheurs de lune

comme on se souvient
d'un souffle de femme



___

vendredi 28 mai 2010

La poésie n'appartient à personne



La poésie n'appartient à personne
Collage
toile,carton,papier
gesso,huile,encre, graphite
2009/2010

les lignes debout
dans la main du jour

la courbe de la lune
comme une pendule

sur la nappe du temps
l'eau douce des mots
où tu dors

au delà du tendre

au delà du temps qui tremble

les lèvres rouges des oiseaux
la mémoire des racines
les ombres entre les lignes
la mer dans un tiroir
les cris du brouillard

un essaim d'horizon

une chambre sur l'impatience

tendre à l'aveugle
des filets sans maille dans les nuages

respirer les corbeaux de l'aube


la poésie n'appartient à personne

jeudi 27 mai 2010

Hiboux originels

mercredi 26 mai 2010

Les herbes de la nuit



Un corps de fumée
Collage
Gesso,encres,huile,bitume
2010

un lieu blanc
où les mots ne passent pas

une trace de noir
comme les herbes de la nuit

dans une larme
cueillir l'ombre d'une ombre

un corps de fumée

porter plus haut
le temps
et
les racines du corps

---

grimpé dans un arbre
veiller sur le silence

mûrir
solitaire
sur le chemin des mots

tisser
l'instant

lundi 24 mai 2010

Tourner autour du bleu

Tourner autour du bleu II
image numérique
2010


des signes bleus comme la fumée des algues

un silence rond d'âme de fleuve

le givre tissé des yeux de février

la chair bleue d'un cheveu de soleil

les ailes bleues des oiseaux qui dorment dans ta bouche

cerceaux d'errance à marée basse

temps
d'eau fondue
et ma main sur ton ventre

lignes de vie nostalgiques
sur une page autour du bleu
_

Dans le travail numérique ce qui m’intéresse c'est l'image. L’image neuve. Tout vient de l’œil. L’œil joue,regroupe, isole. L'oeil transforme, déforme, reforme,déconstruit, reconstruit.

L ’oeil joue avec les formes et les couleurs sans vraiment chercher quelque chose. L’œil de l’artiste donne un sens à la technique. L’œil regarde, attend, décide. L’œil attend les espèces en voie d'apparition. C'est le geste de l’oeil qui crée une image neuve. Souffle, oeil, image.

____

dimanche 23 mai 2010

Fracas de bleu


Fracas de bleu
image numérique
23 mai, 2010

rumeur de bleu
pour repeindre le ciel

samedi 22 mai 2010

Un trou dans le miroir

Les Barbies dans le vinaigre/Pickled Barbies
(format de voyage), 1999
© Gabriel Lalonde et Le Loup de Gouttière


___

des craquements de fleuve

des courants blancs
qui ressemblent à la parole des arbres

les rayons muets
des lentes lunes d'amantes

il reste
à tisser le métal
et les yeux qui pleurent

l'oreille de la mer
comme un trou dans le miroir du jour

Nuit chauve


Nuit chauve
Image numérique
2010

Parler de la ville la nuit

veiller sur de vieilles blessures

même le silence au ralenti

manger les restes de bleu
des absences sans racines

recueillir les mots perdus
les traces d'ailes oubliées en chaque homme

sinon que restera-t-il d'hier ?

il fait nuit
douce
nuit mauve

il fait nuit chauve

les âmes sont visibles dans le ciel

vendredi 21 mai 2010

Un reste de matin

Un reste de matin
Image numérique
2010


la nuit dérive

cette odeur de chaud
dans les veines

le temps qui perdure

la robe dans le miroir qui tombe
et lèche tes reins

le temps se replie
épuisé

cette rumeur
en vagues sur tes hanches

dans les lignes de la main
un silence inutile
fond

à peine un reste de matin

le mouvement léger d'une hirondelle
sur ta lèvre à l'affût

___

l'ère du temps

à vouloir
en écho
toucher le visage du temps
je marche avec des chiens errants plein les yeux

lundi 17 mai 2010

Les Illisibles


Les Illisibles
encre et encres acryliques,1997
(enfin, la mémoire étant une faculté qui oublie, peut-être avant ou peut-être après (mais pas beaucoup après)!!!).

Bof! Le temps ! A quoi sert vraiment le temps quand l'oeuvre est faite, sinon à en commencer une autre ?

Quand je parle de mon art, de l'importance de l'oeil, (du geste de l'oeil), de la main, (de l'importance du geste de la main), du souffle, de l'esprit , quand je parle de techniques très très mixtes, un autre a défini le tout bien mieux que moi, bien avant moi.

"J'ai fini par y mêler du crayon,du fusain, de la sépia, du charbon, de la suie et toutes sortes de mixtures bizarres qui arrivent à rendre à peu près ce que j'ai dans l'oeil et surtout dans l'esprit." Victor Hugo,1860

Victor Hugo était un grand poète/romancier mais aussi un artiste en arts visuels hors de l'ordinaire, (dans le sens de extra/ordinaire). Ses oeuvres visuelles demeurent fortes, actuelles et universelles même en 2010. Elles sont à découvrir, à voir et à revoir.

Elles permettent d' apprendre l'humilité . Elles ramènent aussi à la base (même en art), de l'importance d'un long apprentissage, du doute et d'un travail régulier, continu.

Faire, défaire, refaire.
Construire, déconstruire.
Douter.
Recommencer.
Parfois, signer.
Recommencer.

Un genre d'Art de Sisyphe quoi !

dimanche 16 mai 2010

Les mots navigateurs



à l'heure ou le boulanger se lève
tu caches un trésor liquide
sous l'aile d'un miroir

une parcelle de lèvre nue
au fond de la main
tu disperses l'obscur

tu ouvres le ciel à la recherche d'un nid
tu accouples les mots navigateurs

sur la pointe des pieds
l'éternité prend le large au volant d'un baiser

samedi 15 mai 2010

Petit matin de rouille

vendredi 14 mai 2010

Prise 2

jeudi 13 mai 2010

Oeuvre en cours/Work in progress



Oeuvre en cours/Work in progress

Collage toiles sur toile
Jusqu'à maintenant:
Gesso très épais,pâte polymère,encre, huile,
attente, spatules, poils de pinceaux de mauvaise qualité,
traces de doigts,impatience,attente,eau propre,
thé (échappée),empreintes de manche de spatule(échappée),
eau sale...À venir ( dans l'ordre ou le désordre), poudre d'oribus,racine de machette, soupirs de scie à chaîne, doigts d'ogre, sel de grenouille, cendres de fée, ailes de caribous, vers de poète écrasé(s) (les deux), jus de perce-oreilles, rognon de sauterelle, sciure de rubis, âmes d'arbres échoués, empreintes digitales de péniches ( ne pas confondre!), sucre de rivière, galop de moutarde, crottes d'éternité, oeil de menthe, semence de singe, léchage d'alcool, doigt d'obscurité, baiser de néon, larmes de crapaud, lorgnon de bouteille, os de lune, envol de sexes, arc en ciel d'oubli...et un peu de vitriol.


ORIBUS
Joseph-Philibert Le Roux écrivait dans son Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial en 1750 : « On dit encore de la poudre d'oribus. Pour se moquer de ces poudres, auxquelles les Charlatans attribuent de merveilleuses vertus, comme si elles étaient d'or, ou pouvaient faire l'or. On dit de la poudre de perlimpinipin. En parlant des choses qui n'ont aucune vertu. »

mercredi 12 mai 2010

Les fleurs avancées



Poème à même le noir III

Les fleurs avancées
Collage et techniques mixtes
24X20', mai 2010

je ne suis plus qu'un homme descendu à sa boue
chagrins et pluies couronnent ma tête hagarde
et tandis que l'oiseau s'émiette dans la pierre
les fleurs avancées du monde agonisent de froid

Miron,L'homme rapaillé,Poème de séparation I

mardi 11 mai 2010

Traversée à même le gris



La traversée à même le gris
Papier de construction, goudron, huile
sur carton
2010


Rien, que des épaves grises et des baisers de bois

lundi 10 mai 2010

En léchant des cicatrices d'oiseaux


Cicatrices d'oiseaux
Papier de construction, goudron, huile
sur carton Bristol.
17.5x 23', 2010

je parle une langue
de pigments
de terres brutes
en forme d'images
en crinières de lettres

une langue où l'on entre
par le geste de l'oeil
en léchant des cicatrices d'oiseaux

une langue
à bout portant
d'écrits de bitume
de trous noirs dans la pleine lune

je porte une langue de suie

jusqu'au bord du cri

une langue sans fin aux lèvres de silence

dimanche 9 mai 2010

Mes murs à perpétuité


Mes murs à perpétuité II
Collage toiles et papiers de construction sur toile.
Goudron ,huile, cendres, terre, fibres
24 x 24,mai 2010

Oeuvre créée à partir d'un texte de Gaston Miron
sur une musique d'André Mathieu

je suis taché de mon amour comme on est taché de sang
mon amour mon errance mes murs à perpétuité

L'homme rapaillé, Gallimard/nrf p. 91

(En français québécois.
Rapailler: rassembler,rebâtir.
Regrouper le dispersé,l'éparpillé, le fragmenté.

Je suis un poète en morceaux, un poète épaillé,dans ma vie individuelle et dans ma vie sociale.Dans ce sens-là,je suis à l'image de la collectivité qui a été atomisée, fragmentée.À l'image de l'homme séparé de lui-même. Mais nous sommes en train de nous rapailler,de refaire l'unité de l'homme québécois,en lui et dans sa structure globale.
«Rencontre avec Gaston Miron, poète»Jean Turcotte dans Le Clairon, Saint-Hyacinthe,10 décembre 1969.)
_____

errance
dans le gris des jours

tous ces gens perdus
le corps vide de sève
qui marchent
inapaisables
les yeux fermés

sur l'oeuf de l'avenir

de silence
en silence
jusqu'à
l'Autre silence

samedi 8 mai 2010

Poème à même le noir II




Le lait noir des jours
Collage et techniques mixtes
24X20', mai 2010

le règne des mains
le parfum des mots

un regard
sur
l'étonnement

la poésie est une barque au milieu de la vie

l'ombre d'une étoile dans le creux de la main

*

l'homme renaît toujours d'une femme

*
un jour d'incendie
en éclisses
d'images
remplit
l'interdit
de sève
rouge
et de coeurs de soleil

vendredi 7 mai 2010

Pour mesurer un oiseau


Pour mesurer un oiseau
Huile, acrylique et encres acryliques
sur film plastique
1999

l'étonnement d'un mot secret
dans la roue du ciel
un chemin de paroles
pour mesurer un oiseau

un poème rouillé
craque
comme un vieux parapluie

un hasard tout petit
trace un sillon
dans le mutisme de l'encre

écrire jusqu'à ce que les mots s'épuisent

le temps usé
éparpille le temps

jeudi 6 mai 2010

Traces de lettres



Éléments figurés de l'écriture
Encres sur papier
2007

prendre une lettre
la découper
de façon aveugle
en parties de lettres
en traces de lettres
en éboulis de lèvres
en bras d'érables
en chair de mots

en cris

souffles lactés
vents en éclats
de trilles
d'étoiles

en écrits à ciels ouverts

comme un vertige universel
fluide
dans un silence de phare d'oiseaux

sous le coquillage de la langue nue

à peine un frisson de lettre

mercredi 5 mai 2010

Une courbe tendre



La poésie n'appartient à personne
24 x 24',mixtes sur toile, 2010

je cherche une courbe
tendre

soif de paupières d'âmes
j'ouvre les bras

je respire une larme
perdue dans la mer

j'attends un geste
une image

la poésie n'appartient à personne

j'ouvre au hasard Le fou d'Elsa

"Alors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s'ouvre et ferme et ne dit rien"

en boucles je remets
Clara Haskil

je cherche une courbe tendre

mardi 4 mai 2010

J'écris des images


Éléments figurés de l'écriture
Encre sur papier
2004

Il y a un bonheur du peintre qui vient de son travail même, à mi-chemin entre l'artisanat et la féerie.Car si écrire, c'est rentrer chez les hommes, chez soi, en quelque sorte peindre, c'est rester dans une enfance que l'épreuve de la plus ingrate majorité ne parvient pas à entamer. À perturber.C'est passer du tableau noir au tableau blanc, sans rupture de charme.

Georges Perros
Papiers collés 2

lundi 3 mai 2010

À bout portant




la terre
le vent
l'eau
la lune

et mes bras imparfaits

nomade du silence des fontaines

dimanche 2 mai 2010

L'oeil du fleuve


dans l'oeil du fleuve
le jour traverse le jour

peau d'écorces
sur les mains de la terre

dans un sous sol
quelqu'un fait pousser des frissons
à la crinière du vent

à grands coups d'hirondelles
la bouche de l'été s'entrouve

l'eau palpite
dans le blanc d'un vertige

en embardées de temps

inapaisables

des aboiements d'ailes plein le ciel
les oies blanches remontent déjà vers le nord

samedi 1 mai 2010

Êtres


















Êtres
Encre sur toile

trouver une échelle

l'arc de ta silhouette
l'horizon de ton ombre
l'arbre de ton épaule

le regard au poignet de la lumière
comme une boussole d'eau

quelle heure est-il au fond des bois
quand tu embrasses les arbres?

chasseur de marées
dans l'anse où tu dors
faire le tour de la terre
au bout de l'allée de tes pas
bordée du bout des lèvres
de lunes étranges
d'oiseaux en fascines
d'îles funambules
de dentelles filantes

poussière magnétique

femme basilique


_______

foutu métier avec tous ces combin'arts et courtis'arts

Le chant du vide


Le chant du vide
2005

je me souviens d'un chemin
les lignes dans la main de ton âme

et ta première bouche
bouture

à même la peau d'un volcan
"érigé sur le léger du monde"

je me souviens
de la dernière éternité

entre le chant du vide
et la fontaine aveugle du temps

juste avant de jeter les dés
je me souviens du galop du soleil

et d'une lune liquide