samedi 28 juillet 2007

Poème pour demain

Poème pour demain
Quand je ne serai plus là
Le coeur scellé
Sous une lune silence

J'ai semé dans la rivière
Des pépins d'eaux
Des graines de pierre

Sur la peau neuve de la terre
Le chant pour d'autres sera nouveau
La finitude toujours la même

Je laisse cachés dans la nature
Des rires de feuilles tombées
De la sève de nuages
Sept fleuves de papier
Des nids de sacs à mots
Des silences mauves
Des lumières lactées
Quelques oiseaux à quatre mains
Des cris de soleil mûr
Cent saisons d'images
Les feux migrateurs de l'été
Sept îles d'avoine bleue
L'arbre ovale du rêve
Les bourgeons de la joie

Tes lèvres du matin

Et la recette précise de la déshabitude

Prière de ne pas éteindre la lampe avant de vous endormir

*
Les mouvements quotidiens de l'art

Parfois, rarement, j'entends des voix. Habituellement sur cd. Pfiou.
Un truc cd pirate consentant ( pas le pirate, l'artiste) joue depuis quelques jours dans mon atelier. Habituellement j'écoute des trucs bizarres. Des dinosaures. Bach, Chopin, Ferré, Caussimon, que des morts quoi ! Mais quand même de beaux et bons morts. Là c'est une voix de femme. Vivante paraît-il. Vous savez moi et les femmes vivantes!

Parfaitement inconnue, sauf par le bras gauche d'une cousine lointaine qui connaît la soeur de la cousine de quelqu'un que je ne connais pas vraiment etc,etc. (En fait sa soeur que je connais un peu m'a envoyé le pirate). Et bien voilà, l'inconnue, de nom Julie Morin, a une voix, du charisme, des mots, les siens et ceux des autres. Tout cela goûte bon. Le pain chaud, la tarte aux bleuets. Ni poutine, ni évènementiel, ni McDo. Juste de l'art quoi. Ce genre de machin truc qui dans notre monde de fric, d'éphémère, de tout cuit dans le bec et d'au suivant, n'existe plus. Disons un mot sacré. Authentique. Vraie. Pure serait peut-être osée. Mais j'oze.

Mes connaissances extraordinaires de l'informatique (et oui mon ordi et moi-même fonctionnons toujours au bois) m'empêchent de vous transférer directement l'invitation reçue, mais le 18 août à 15 heures ( remis au lendemain en cas de pluie) elle sera avec sa voix, son violon, ses mots et ceux qui l'accompagnent, chez l'artiste Dominique Laquerre, à la Clairière 6801 rang Pellerin à Chesterville, PQ, 819 382 2597 où www.dominiquelaquerre.com. Non je n'y serai pas, ce jour-là je serai à Val David chez René Derouin pour une table ronde sur l'artiste et son public. Mais ce n'est que partie remise. J'aime bien voir une voix.
*

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Monsieur Lalonde... Vos poésies sont somptueuses... Celle-ci me bouleverse, m'atteint... M'habite... Pour cette capacité à vous conjuguer à l'appartenace "intégrale" et incorporée (hi!hi!) de toute matière...à aimer...
Vous invoquez le minéral, la flore, l'aimante et les esprits des bêtes avec la noblesse des premières nations... Dont vous êtes, premier colon.(dans le sens battant, curieux, vaillant du terme).. Libre et sauvage membership!
J'ai hâte de lire votre recueil...

10 août 2007 à 08 h 55  
Anonymous Anonyme a dit...

Merci de nous convoquer à la découverte d'un talent flamboyant!

10 août 2007 à 08 h 56  
Anonymous Filament a dit...

Bonsoir... En tapant "poème pour demain" comme inspiration du moment, suis tombé par hasard (un peu) et par Google (beaucoup) sur cette merveille. Que je me suis empressé de faire découvrir sur un salon de chat pseudo-littéraire à deux personnes... qui dormaient déjà ! Qu'importe : vos mots m'ont touché, et, parce qu'ils ont su égayer ma nuit bien douteuse, je tenais à vous remercier chaleureusement de façon factuelle, bien que virtuelle.
Bien à vous,
pH-

6 décembre 2010 à 20 h 16  

Publier un commentaire

S'abonner à Publier des commentaires [Atom]

<< Accueil